De quoi est constitué le papier ?
La réponse à cette question est assez simple : le papier contient suivant son épaisseur et sa qualité, de 75 à 95 % de matières premières appelées « fibreuses ».
En général, ce sont des fibres de cellulose ou alors une pâte constituée de papiers récupérés et que l’on va réutiliser après nettoyage et désencrage.
On trouve également d’autres produits comme des pigments blanchissants ou colorés, des colles et des liants qui permettent de donner au papier non seulement un bel aspect mais surtout, qu’il soit utilisable pour l’impression à jet d’encre ou laser.
Chiffre intéressant à connaître : environ 45 % du bois récolté chaque année sert à fabriquer du papier. Et malheureusement, sur ce pourcentage, 18 % proviennent d’arbres abattus dans les forêts vierges : il y a donc inévitablement un dégât écologique important qui est lié à cette industrie.
Sur le continent européen, la situation est un peu différente car il n’y a plus de forêts primaires.
Par contre, afin de ne pas trop abîmer les forêts traditionnelles, on a fait le choix de la monoculture en plantant de très nombreux arbres, en général des résineux car ils poussent vite, mais au prix d’une forte utilisation d’engrais et de pesticides : la conséquence de cette situation est que la biodiversité chute grandement dans ces zones forestières artificielles.
Comment produit-on du papier ? Quelques chiffres intéressants…
Le processus industriel de fabrication de pâte à papier neuve est un gros consommateur de ressources naturelles, en particulier en ce qui concerne l’eau.
Saviez-vous qu’il faut environ 15 litres d’eau pour produire 1 kilo de papier ?
Et que ce chiffre tombe à 6 litres pour le papier recyclé ?
De la même manière, il faut 5000 à 6000 kWh d’énergie électrique pour effectuer le séchage d’une tonne de papier comportant des fibres cellulosiques neuves alors que pour les fibres recyclées, il ne faut que 2500 kWh.
De plus, il faut savoir que les industriels utilisent beaucoup de substances blanchissantes comme le chlore ou des substances organochlorées pour que le papier soit particulièrement lumineux : malheureusement, ces produits chimiques vont se retrouver dans l’environnement sous la forme de dioxines par exemple…
Enfin, pour produire 1 tonne de papier, il va falloir utiliser 2 à 3 tonnes de bois en fonction de la variété des essences : cela correspond en moyenne à une petite vingtaine d’arbres.
Pour terminer, on sait aujourd’hui que l’industrie papetière représente environ 1,5 % des émissions de CO2 dans l’atmosphère : ce n’est donc pas du tout négligeable !
Est-ce que le papier recyclé est une solution efficace et pérenne ?
À l’heure actuelle, il est vrai que le papier est de plus en plus produit à partir de matières premières recyclées : actuellement, on sait en fabriquer en utilisant plus de 50 % de fibres cellulosiques provenant de la récupération.
De plus, la qualité du papier a été largement augmentée durant les années et aujourd’hui, on ne peut pratiquement pas voir de différence entre une ramette de papier produite à partir de fibres de bois neuves et une autre qui est basée sur l’emploi de fibres recyclées.
Par contre, il y a une limite technologique : on ne peut pas recycler à l’infini des fibres cellulosiques. Assez rapidement, elles se dégradent et il faut donc augmenter le pourcentage de fibres neuves que l’on ajoute pour arriver à produire un papier utilisable pour l’impression ou le dessin.
On considère généralement qu’une fibre peut être réutilisée 3 à 5 fois.
Enfin, la production de pâte à papier à partir de fibres réutilisées entraîne une grosse consommation d’énergie électrique : en ce sens, l’utilisation d’outils digitaux ou numériques est d’une certaine manière, plus économe.
Quels sont les conseils à suivre pour réduire son empreinte écologique quand on utilise du papier ?
Vous pouvez tout d’abord opter pour le mail plutôt que la lettre traditionnelle en papier lorsque vous communiquez avec vos interlocuteurs.
N’abusez pas non plus de votre imprimante : posez-vous la question de savoir si le document que vous avez en main doit vraiment être transcrit sur du papier…
Quand vous commandez vos consommables, préférer du papier issu du recyclage plutôt que celui utilisant des fibres intégralement neuves.
Un point important mais auquel on ne fait pas assez attention : une feuille a deux côtés et souvent, on ne pense pas à utiliser un verso resté vierge, surtout si c’est pour imprimer un brouillon !
En ce qui concerne les objets constitués de fibres de cellulose, privilégiez une fabrication sans chlore, ce qui évitera une pollution environnementale.
Et n’oubliez pas de faire attention quand vous achetez des articles dont l’emballage est presque ou intégralement constitué de papier : d’autres solutions existent et il vaut peut-être mieux faire le choix de soutenir des entreprises qui ont une démarche écoresponsable plus engagée.
Quand cela est possible, prenez plutôt vos notes sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone : cela évitera d’avoir à acheter un carnet ou un bloc-notes « papier » !
Et n’oubliez pas de « recycler » le papier usagé dans votre entreprise en le déposant dans des bacs spécifiques : il sera alors récupéré et servira à fabriquer de nouvelles fibres !
Est-ce que le numérique est « la » bonne réponse aux problèmes écologiques actuels ?
Dans l’idéal, oui, mais dans la pratique, pas toujours.
En effet, on comprend que de nombreux bénéfices sont associés au numérique et au web en particulier, comme par exemple un tri ou une consultation très rapide de documents, un partage facilité ou encore, une accessibilité parfaite aux informations de quelque domaine que ce soit.
Pourtant, il faut savoir qu’envoyer ou recevoir des mails, stocker des documents sur un cloud ou tout simplement lancer une impression consomme de l’énergie électrique : le digital est donc une solution intéressante en matière de protection de l’environnement, par rapport au papier, mais il n’est pas encore « parfait ».
Par contre, l’utilisation de cartes de visite numériques (avec QR code et puce NFC ou pas), pour prendre un exemple concret, ne consomme que très peu d’énergie : cette solution est donc préférable à l’impression de centaines voire de milliers d’exemplaires dont, les études nous le disent, 85 % sont jetés sans même avoir été consultés…
De la même manière, avec l’arrivée massive des équipements électroniques comme les ordinateurs et serveurs dans les entreprises mais également chez les particuliers, on pensait que la consommation de papier allait chuter lourdement : malheureusement, c’est le contraire qui s’est produit et certains experts pensent même que la consommation va doubler d’ici 2030 !
Nous vous encourageons donc fortement à ne pas contribuer à cette réalité… un peu décourageante il faut le dire !
Faites donc preuve de discernement et utilisez du papier uniquement quand cela est vraiment nécessaire.
Pour conclure, on peut donc dire qu’une consommation importante de papier, même en 2022, est de nature à aggraver les problèmes environnementaux du fait des besoins en fibres cellulosiques naturelles et en énergie pour le fabriquer.
La solution est donc de faire le choix du numérique dès que cela est possible.
En effet, cette technologie est absolument sans concurrence quand il s’agit de diffuser de l’information rapidement et pour un grand nombre de personnes.
De plus, elle n’utilise pas de matières premières naturelles comme les fibres de bois et donc, ne contribue pas à la déforestation.
Par contre, on constate depuis plusieurs années l’émergence massive du « snack content », un terme qui désigne un contenu de faible qualité mais qui, malheureusement, utilise beaucoup d’énergie pour être produit et stocké sur les serveurs répartis sur la planète…
De la même manière, garder dans votre boîte mail des courriels qui ont déjà été lus et dont vous n’avez plus l’utilité consomme de l’espace de stockage et entraîne, de fait, une consommation énergétique inutile : supprimer donc les documents obsolètes…
Même avec le web et le numérique, il s’agit donc d’être et de rester écoresponsable pour ne pas aggraver les problématiques de pollution et de dégradation des espaces naturels !